La Fabrique Cornu

DE CHAMPAGNE !


Pendant les vacances de Pâques, il a fait très très froid. Nous avons donc écumé les musées. Et grâce à @Baskets_et_sacados, j'ai découvert "La Fabrique", dans le village de Champagne.

C'est quoi, c'est qui ?

La Fabrique, c'est d'abord une marque. Celle de l'entreprise familiale Cornu, active dans le domaine de la boulangerie fine depuis 1934. Et au-delà de la marque, c'est un concept: fabrique, musée interactif, magasin de producteur, atelier de pâtisserie, restaurant et salle de conférence. 

André Cornu était artisan boulanger dans le village de Champagne et jouissait d'une certaine notoriété. Après la seconde guerre mondiale, les difficultés économiques étouffent la plupart des boulangeries. Mais André se démarque par une production innovante de "flûtes" de Champagne. Pas les coupes à boire non, les petits salés. Très vite, la demande est plus forte qu'il ne peut produire. Donc, en 1962, son fils Paul-André construit la première fabrique sous le nom de Cornu SA. Les lignes de productions se mécanisent avec des équipements qui ne cesseront de se moderniser. L'entreprise exporte même au-delà des frontières suisses et construit deux nouvelles usines en France dans les années 90. Après le fils, c'est le petit-fils, Marc-André Cornu qui reprend les rênes de l'entreprise et lui donne le développement qu'on lui connaît, c'est à dire:

- Création de la marque "LA FABRIQUE" lors de la construction du bâtiment du siège-social à Champagne. Création de la marque "Mon Village".

- Rachat d'autres sociétés: Roland, Holle, Cansimag et diversification des produits (petits salés, biscuits, biscottes, pains tranchés etc.)

- Exportations, développement des marchés à l'étranger.

- Sponsorisation de sportifs et autre marketing.

Leurs promesses :

- Un savoir-faire traditionnel intégré au processus de fabrication industrielle grâce à des machines reproduisant au plus proche les gestes d'un maître-boulanger. 

- des matières premières de grandes qualités, spécifiquement sélectionnées.

- réduction de l'impact écologique de leurs activités (actions listées ici )

La visite

Nous nous sommes donc rendus à Champagne, près d'Yverdon. Le GPS nous a mené à bon port. On a très vite repéré le grand bâtiment orangé en bord de route et on s'est garé dans le parking gratuit. Il y en a même deux des parkings.  

Quand on passe les portes automatiques, on arrive dans le magasin de producteur. C'est à dire l'endroit où est vendu (normalement à des prix préférentiels) ce qui est produits par les 5 sites de fabrications. Les toilettes sont au fond du magasin. Il n'y en a pas dans la partie musée. C'est à cette caisse qu'on achète le ticket pour la visite et qu'on reçoit un bon de 5.- à faire valoir le jour-même dans la boutique. Sympa. La vendeuse devait gérer seule le magasin, la caisse, le café. Malgré qu'elle courait partout, elle a été très souriante, accueillante et très professionnelle.

On se dirige vers l'ascenseur pour débuter la visite sur le thème de la boulangerie artisanale. C'est très coloré. Les explications sont écrites en 3 langues directement sur les murs, par thématique. C'est clair, concis et intéressant.

Le temps de visite est annoncé à 45mn. Nous avons fait 1 heure. Les enfants ont commencé par écouter 2 contes. Puis nous avons pu mettre en marche une ancienne machine à pétrir. On a passé du temps derrière la vitre permettant de regarder les vrais lignes de production fonctionner, à essayer de décortiquer les rôles des machines. On a fait des petits jeux tactiles vraiment bien fichus, sur des écrans. On a essayé de reconnaître des odeurs. On a regardé deux films très bien réalisés portant sur toutes les étapes de fabrication, sur des écrans géants. 

Après la partie "boulangerie", il y avait encore deux salles sur les exploits sportifs de Alan Roura, le navigateur et sur son voilier "La Fabrique", du nom de son sponsor du même nom. Le film de présentation a plu aux enfant et on a essayé de tourner la manivelle comme si on voulait monter les voiles mais je crois que le simulateur était débranché.

On est redescendu avec l'ascenseur qui nous fait sortir à côté des salles d'ateliers vitrées. Les enfants ont pu choisir chacun un produit et un goûter dans l'assortiment de la boutique. 

On a passé un très bon moment. C'était interactif et ludique. Le temps de visite vaut le temps de déplacement depuis Neuchâtel. C'est accessible en poussette. C'est adapté à tous les enfants en terme d'environnement mais je ne suis pas sûre qu'un petit de moins de 3 ans y trouve vraiment de l'intérêt. Quand on me dit "boulangerie", je pense pain frais. Vous l'aurez compris, il n'est pas question de ça ici. C'est beaucoup plus croustillant.

Le site de La Fabrique: ici

Le site de l'entreprise Cornu: ici

_______Dans les + et -,  je vais faire figurer des avis très personnels, un peu polémiques peut-être car ce genre de musée sert évidemment à la glorification d'une marque qui, je le reconnais, a bien raison d'être fière du travail colossal accompli. Toutefois, mon esprit critique ne peut s'empêcher de tiquer sur quelques points. _____________________________________________________________________________________

+ Facilité d'accès, parking gratuit, bon avec le ticket d'entrée, accueillant, musée interactif et moderne, accessible en poussette, thème de la vie quotidienne.

+ Nous consommons ce genre de produits, donc c'est toujours très intéressant et très important de savoir comme c'est fabriqué et d'où ça vient.

+ Je trouve vraiment super que des entreprises utilisent une partie de leur chiffre d'affaire pour la création de projets qui servent à la population, comme un musée ou comme une visite des usines. Quand bien même c'est aussi un sacré coup de pub pour eux.

+ C'est hyper important d'avoir des industries locales pour faire vivre toute une région.

+ Nous avons acheté des bretzeli au sel, des madeleines au citron et un mélange à cookie. Tout était très bon.

+ Je salue la force entrepreneuriale pour faire vivre un commerce sur trois générations et tout le développement dynamique dans la diversification des services et des produits, en mettant un point d'honneur sur la qualité. J'encourage la mécanisation pour une production à grande échelle et une distribution nationale. Je suis très impressionnée par ce qu'on arrive à faire faire à des machines et j'approuve ce progrès. Si les promesses de rigueur de fabrication, de simplicité des matières premières et de reproduction des procédés artisanaux sont tenues, ils peuvent en être fier. 

MAIS 

- Je n'aime pas trop la comparaison sous-entendue entre la qualité industrielle de leurs produits et la qualité du travail d'un artisan-boulanger. Le marketing joue là-dessus. Pour moi, le calibrage obtenu par des lignes de productions, technologie de pointe ou pas, ne peut se comparer à ce qui sort du laboratoire de notre boulangerie de village. Ce n'est pas que c'est mieux ou moins bien, c'est différent.  

- Cornus SA se définit comme une entreprise de taille humaine. Admettons. M'enfin, on sent le besoin d'expansion. Je suis très heureuse de leur succès mais je commence à avoir du mal avec la mondialisation. Qu'on exporte du sel dans des pays non côtiers parce que c'est une matière première indispensable, ça a tout son sens. Qu'on exporte des flûtes apéritives au cheddar en Grande-Bretagne, je ne vois pas l'intérêt autre que le profit.

+/- Cornu SA se dit soucieux de l'environnement et de la santé. Ils font de véritables efforts pour réduire l'empreinte écologique et promettent la recherche d'améliorations pour leurs recettes. Mais dans l'expo, il y a un paragraphe qui essaye de nous faire croire que l'huile de palme est durable et finalement moins "déforestatrice" que l'huile de colza. Je vous conseille les articles de "En vert et contre tout" pour comprendre qu'on nous ment : ici. Je ne sais pas si la marque a fait un effort depuis l'ouverture de l'expo, pour diminuer l'utilisation de cette huile problématique. J'ai regardé sur mon paquet de Zwieback...il n'y a pas d'huile de palme. Chacun achète en conscience. Et l'entreprise produit en conscience. Ce n'est pas la peine de nous la faire à l'envers.

- Il n'y a pas de vestiaire.



Coin conte. Mes enfants n'ont absolument pas compris le rôle du Fatboy.

Un bouton permet d'enclancher la machine. Aller savoir pourquoi, ça n'a fonctionné qu'une fois.

Trouve les ingrédients qu'il faut pour fabriquer les palmiers, sélectionne le temps de cuisson et la température. Efficace.

Les odeurs, c'est super difficile à reconnaître. J'ai vraiment un nez zéro. Heureusement, les réponses sont derrière le coin du mur.

Trois petits jeux sur la pyramide alimentaire, les catégories d'aliments et sur notre équilibre de consommation. Efficace aussi. Mais d'un coup, ça a buggé et plus rien n'a fonctionné.


Le lien entre boulangerie et voile n'est pas évident à expliquer aux enfants.



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