Alimentarium
Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. [Jean Anthelme Brillat-Savarin, 1825]
Les musées neuchâtelois n'ont toujours pas pu ouvrir. Et comme il fait trop froid pour mettre des parents dehors dans une place de jeux, nous avons profité d'un dimanche en famille pour partir du côté de Vevey, visiter l'Alimentarium.
C'est le premier musée au monde consacré à l'alimentation humaine, adoptant une approche pluridisciplinaire tant culturelle, historique que scientifique et nutritionnelle. Il a ouvert ses portes en 1985. Le magnifique bâtiment néo-classique était, originellement, le siège de Nestlé. Nestlé, très généreux donateur, dont le CEO est à la tête de la Fondation, aux côtés de représentants des Autorités et d'experts indépendants. L'Alimentarium nous promet que ses messages sont pertinents, objectifs et de qualités... En tout cas, ce musée fait partie de la nouvelle génération avec sa technologie numérique très développée, des programmes audacieux, des scénographies interactives et ludiques et une multitudes d'activités annexes aux expositions (ateliers, évènements, restaurant, cours, magazine etc.).
En entrant l'adresse du musée dans le GPS, celui-ci nous a conduit droit dans l'énorme parking de la Place du Marché, sur les quais de Vevey. C'étai gratuit le dimanche. Tip top. Il ne nous restait plus qu'à longer le lac à pieds. Cette petite marche à l'air frais était bienvenue après la grosse heure de trajet. Les restaurants étant toujours fermés, se posait la question du dîner, surtout qu'il était 11h20. Au départ de la promenade, le petit kiosque "Babette's Sandwiches" était ouvert ce qui nous a permis de remplir les estomacs de hot-dog et de gaufres. Parfait! Un peu plus loin, il y avait aussi un petit cabanon fort sympathique proposant d'autres plats à l'emporter.
On arrive vers l'héroïne du paysage, l'emblématique "Fourchette" de 8 mètres de haut, plantée dans les eaux lémaniques. Elle a été conçue pour les dix ans de l'Alimentarium par le plasticien neuchâtelois, Jean-Pierre Zaugg. La photo souvenir est immanquable.
En face d'elle, l'imposant château patricien "à la française", nous invite à passer ses portes automatiques, après avoir jeté un oeil amusé sur les plantes potagères de son parterre.
Le hall d'entrée est lumineux, haut de plafond, moderne, accueillant. On traverse le Café pour se rendre au vestiaire où des casiers à clé et à caution accueillent notre fourbi d'hiver. On passe nos billets dans le portique et on monte les marches vers l'entrée de l'exposition permanente : "Manger- l'essence de la vie".
La première salle était vraiment top. Un décor tactile est projeté au mur. On presse sur certains produits bruts pour voir une animation nous montrant le cheminement jusqu'à l'aliment transformé. Les enfants ont adoré.
Le premier secteur " Aliment" explore le questionnement "qu'est-ce que je mange?". Des vitrines exposent de nombreux ustensiles d'époque. Toutes les explications sont à lire sur des écrans tactiles dont la manipulation est rendue malaisée par une réactivité incertaine. On nous a donné des stylets à la caisse pour éviter de toucher mais c'est encore pire qu'une utilisation avec le doigt. D'autres écrans projettent des séquences vidéos. On grapille des informations ici et là car c'est très très dense. Mais c'est aussi très intéressant. Dans chaque secteur, il y a un grand pupitre numérique avec des jeux, dont la réactivité imprécise est tout autant casse-pied que sur les petits moniteurs.
De là, on a le choix entre rester à l'étage pour passer au secteur "société" qui tente de répondre à la question "comment je mange" ? Ou de monter au deuxième étage pour visiter l'expo temporaire "Beurk", qui étudie le dégoût sous toutes les facettes. Le plan du bâtiment est ainsi fait que l'expo temporaire se trouve imbriqué dans l'expo permanente. Dans l'aile en face, il y le troisième secteur permanent "Corps" qui questionne sur "Pourquoi je mange, comment je perçois ce que je mange et quel impact sur ma santé ?". Vous aurez largement le temps de passer partout. Ce n'est, finalement, pas très grand.
Il y a de supers idées dans l'expo temporaire "Beurk". Un petit espace avec un jeu de défis nous a bien faire rire. Cap ou pas cap de plonger ta main dans les toilettes? De goûter un bonbon de Bertie Crochue au goût surprise ? De tester la machine à odeurs répugnantes ? Moins d'écrans dans cette partie et plus de textes à lire qu'on a pu parcourir dans les grandes lignes, les enfants étant patients. Le thème était vraiment passionnant, surtout pour nous adultes. Les enfants ont aimé exprimer leur dégoût devant tout à un tas de chose. C'était l'occasion d'une bonne discussion.
Un autre espace nous a beaucoup amusé, le Game Room. Le jeu vidéo est projeté au sol. Il faut sauter sur les composants d'un aliment pour remplir des jauges (jauge de lipides, d'eau, de sucres, de protéines, etc...) dans un laps de temps donné et on gagne entre 1 et 4 étoiles. C'était super pour tous se défouler.
En raison des restrictions imposées par le COVID, un certain nombre d'éléments ont été retirés des expositions. C'est compréhensible, mais leur absence se remarque et donne une impression désagréable de visite au rabais. Ce qui est un petit peu dommage. Cela dit, il restait encore largement suffisamment à voir. Notre visite aura duré 2 bonnes heures et tout le monde en est sorti satisfait.
Le site de l'Alimentarium est très complet. Je vous conseille de le consulter pour mieux comprendre les interrogations auxquelles réponds l'expo temporaire. ici
+ chouette musée, beau, accueillant, moderne, interactif, intéressant pour tous.
+ accessible en poussette. Même à l'intérieur. Bien que comme pour tous les musées, il soit plus aisé de visiter avec un moyen de portage.
+ Toilettes avec table à langer même chez les hommes.
+ Grand vestiaire, très beau avec ses plantes suspendues.
+ Un café, un restaurant, un espace de restauration (Terrasse) extérieur en été. Pour autant que le COVID ne les ai pas fait fermer.
+ Petite balade au bord du lac avant d'atteindre le musée.
+ Dossier pédagogique pour enfants lecteurs à télécharger.
- Beaucoup beaucoup d'écrans dont la praticité n'est pas toujours constatée. Beaucoup beaucoup à lire, à visionner ou à écouter.
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